samedi 14 mars 2020

La couronne sacrée


Ce virus qui fait tant parlé de lui est-il venu se poser sur nos têtes tel une couronne d'épines pour prendre la vie de certain comme la rançon de plusieurs ? La litanie du nombre des infectés égrainé dans les médias au jour le jour aura-t-elle pour seul effet la mise en place de stock de pâtes et de riz à la maison ou nous poussera-t-elle à nous interroger sur notre nature première ? 

Méritons nous ce qui se passe ? si cette pandémie réveille nos instincts ; non, pas nos instincts car cela laisserait à penser que le créateur la voulut ainsi de part notre nature primordiale. Non, notre part obscure celle ou la peur devient le moteur de tout. Alors je m'interroge.
Non et encore non, nous ne sommes pas condamnés à razzier les supermarchés en quête de ce que l'autre ne pourras pas avoir. Non nous ne sommes pas condamnés à ignorer notre prochain au profit des plateformes de streaming confiés dans notre indifférence. Et si cette fois nous saisissions l'opportunité de mettre en place un élan de solidarité. Si chacun pouvait prendre soin de ses voisins les plus vulnérables tout en prenant les précautions d'usage alors nous donnerions tord à Hobbes. L'homme n'est pas un loup pour l'homme. 
L'idiotie n'a pas encore gagné, elle est certes très vivace mais son talon d'Achille ne peut être que notre capacité à l'union et à la bienveillance. Alors mes frères en humanité ne vous ruez pas dans les rayons pour amasser le plus de pâtes possibles, elles ne vous protégerons pas du mal qui nous guette. Tout au plus hériterez vous d'un postérieur surdimensionné et dans notre société de la pacotille personne ne veut d'un derrière xxl. Les primeurs existent encore et les bienfaits de leur produits restent la meilleur source de santé possible.
Alors mes frères faites le bien à autrui il n'est pas une menace. Rendez grâce à celles et ceux qui s'emploie dans les hôpitaux à prendre soin de vous. Ecoutez leur consignes, portez un masque et lavez vous les mains aussi souvent que possible. Mais de grâce n'oubliez pas que se laver les mains ne veut pas dire s'en laver les mains deux milles ans après Pilat le regrette encore.



dimanche 2 avril 2017

La volonté du père

Un homme qui avait deux fils dit au premier vas faire  ceci ; le premier fils, drapé dans l'habit du respect  répondit que bien sûr mais n'en fit rien il s'appelait Francois. Il s'adressa alors au deuxième Jean-Luc qui refusa mais qui une fois  rentré en lui même fit quand même ce que son père lui avait  demandé.      Alors lequel des deux réalisa la volonté du père ?      Et bien oui c'est là où est toute la question.      Est-ce celui qui vient pérorer sur les plateaux télé  qu'il est croyant   et qui dans son costume à sept milles euros interpelle des aides soignantes sur l'urgence qu'il y a à les voir  travailler davantage ; ou celui qui dit n'être d'aucune obédience  mais qui réclame que l'effort soit fourni par chacun en fonction de ses  moyens, que celui qui a déjà beaucoup, doit être davantage mis  à contribution que le plus modeste, qui célèbre les valeurs que beaucoup tiennent pour religieuse ? Il m'ai d'avis, que le gourdin utiliser il y deux  milles ans dans le temple de Jérusalem nous serait aujourd'hui bien  utile pour chasser du pouvoir la cohorte des faux dévots, ces  légions de brutes qui ont le toupet devant la misère la plus  révoltante d'invoquer le réalisme économique. Ceux dont le ventre arrondi par des années à téter la mamelle des deniers publiques et qui expliquent aujourd'hui  qu'il est temps leur petit rot accompli qu'il faut que l'état  maigrisse. Que l'ISF c'est injuste mais que demander à une infirmière  dont je rappel au passage que le salaire ne permet pas d'acheter la  veste de monsieur Fillon qu'elle doit accepter d'en  fournir un peu plus est parfaitement acceptable. Alors à tous ceux qui portent un souvenir de leur foi  autour du coup, demandez vous si celui dont vous célébrez les idées  aurez vu d'un bon oeil qu'on en prenne davantage aux plus  modestes pour engraissez les plus riches, si dans une nature déjà en péril il est encore temps de surcarbonner nos consommations ?  Fut une époque ou un grand homme à conspuer les hypocrites  en leur disant "vous vous pliez devant la lettre de la loi mais  vous trahissez le coeur de la loi".
Aujourd'hui un cap est  passé même la lettre est foulé au pied.

samedi 20 août 2016

Les anges aux figures sales

Voyez bon peuple de France comme la misère et le malheur sont proches de chez vous, voyez comme ces pauvres ombres plongent dans le puits sans fond du désespoir, acculés à un semblant de survie aussi pathétique que funeste.
Et réjouissez vous d'en être soustraits.
C'est à peu de choses près les réactions qui s'en sont suivies sur les ondes au lendemain de la diffusion du reportage sur les habitants du quartier de Saint Leu à Amiens. Pauvres de Saint Leu, malheureux objets d'une injuste indifférence que la misère a propulsé sous les feux de la rampe pour mieux effrayer la classe qui se dit moyenne. Et en effet elle l'est moyenne, dans son indignité à savoir si l'on doit ou pas plonger les yeux dans le miroir de la laide vérité. Dans son indécence à s'interroger pour savoir si ces salauds de pauvres font bien tout ce qu'il faut pour s'en sortir et ressembler enfin à de dignes contribuables. Et pourtant, à un coeur compatissant fallait il plus que les jolies yeux rougis de larmes de la jeune Cindy et pourtant si pleins de courage pour s'émouvoir ? fallait il davantage que le sourire de Monique sans le sou mais accueillant à sa table comme elle disait "des tchios bien malheureux..." pour trouver à ces gens toute la dignité que beaucoup ont bafouée par leurs critiques stériles. L'enfer qu'on leur prête comme vie pouvait allègrement se passer du purgatoire des jugements dont ils ont fait l'objet. Et si à la faveur d'une saine colère on cherche un coupable, c'est bien dans la liste des évadés fiscaux qu'il faut le chercher et pas dans ces maisons délabrées dont ils sont parfois expulsés pour trois cents euros de loyer impayé. Notre société finira-t-elle comme monsieur Gray,  refusant de voir le sordide portrait qui est pourtant le prix de son artificielle beauté ?

 courage frères du Nord. Le troisième livre de Dante c'est le paradis, ... celui où tout les anges ont des figures propres.

jeudi 3 mars 2016

Les témoins

Voici bien longtemps que les deux témoins observaient la danse frénétique des âmes dont ils avaient la charge. Ils avaient au début beaucoup échangé sur les destinées singulières de leur ayant garde, mais le temps faisant, les mots avaient laissé place à des échanges de regards seuls véhicules dignes de la profondeur de leur sentiment.
A mesure des vies accompagnées, le questionnement sur le choix des hommes à leur détriment était resté sans réponse. Eux que le créateur avait choisi à tout autre, usaient du don le plus précieux de la création sans le moindre discernement. Comment les élus du Tout Savant, pouvaient ils se conduire ainsi.
Avaient ils déjà oublié ce qui les avaient conduit hors du jardin de la félicité ?
Et pourtant malgré leurs outrances sans limites ils demeuraient les écrins du précieux dépôt. Chacune de leurs actions était librement consentie, ils n'étaient contraint à rien mais invités à tout.
Il arrivait pourtant en dépit de leur nature, que l'un deux inspiré par l'insondable, s'élève plus haut que ses pareils et se met à réaliser la mission qu'il leur fut confiée. Alors la création entière faisait silence pour observer l'homme dans ce qu'il a d'unique. C'était celui ci face à la foule gavé de haine qui avait dit "que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre". C'était cet autre qui chassé par les siens avait dit "seigneur pardonne à mon peuple ils ne savent pas ce qu'ils font." c'est dans ces moments, que les témoins comprenaient pourquoi l'homme fut choisi. Inspiré par la grandeur du vivant, les fils d'Adam avançaient vers une destinée que même le ciel et les montagnes avaient déclinée. Le regard chargé, les témoins réalisaient alors combien savant était le créateur et pourquoi jadis leur genoux avait touché le sol.


dimanche 14 février 2016

Quand j'habite au 34 avenue des Sycomores

Quand les boulevards pluvieux de ma vie m'égarent au sein de mon âme, je cherche alors le chemin qui mène à l'avenue des Sycomores. A mesure que je remonte cette avenue la pluie se calme et le soleil se fraie un passage discret entre les branches des allées d'arbres.
Devant chaque maison, il y a une pelouse où les enfants ont laissé leur vélo et leur trottinette.
Je pousse le pas et arrive devant le numéro 34. Sans m'être complètement inconnue, cette maison n'est jamais tout à fait la même. La grosse porte marron est entre ouverte et je la pousse. J'arrive dans un corridor au sol carrelé de blanc et d'orangé. Sur la gauche il y a un grand escalier de bois vernis, je m'y attarde un instant et le touche en fermant les yeux. Alors me reviennent du fond de ma mémoire, des souvenirs de jeux et de rires. De la cuisine qui est en face, une odeur de pain qui cuit me replonge dans un amour et un bien-être qui m’enivrent presque quand soudain une femme apparaît. Elle a les bras chargés d'un plat et me regarde en souriant. Elle porte une robe de coton bleu et ses cheveux sont remontés de part et d'autre d'une barrette de bois, je sais que c'est ma mère. A chacune de mes visites, son age est celui dont j'ai besoin. Elle a parfois 75 ans et me rassure, elle a parfois 50 ans et me conseil, elle en a parfois 30 et me console. Je tourne la tête vers la droite car elle m'invite à entrer dans la salle à manger. Je la suis et là autour de la table des enfants y sont réunis. je les reconnais ce sont mes frères et mes sœurs qui se régalent du repas en riant. La tête de table est occupée par un homme. Il porte une chemisette de lin beige sur des épaules puissantes et sa chevelure brune brille.
Il reste une chaise libre entre l'un de mes frères et l'une de mes sœurs et je vais pour y prendre place sans quitter l'homme du regard dont j'ignore encore le visage mais que je sais connaitre. C'est mon père. Il pose sur moi un regard d'un amour infini et me sourit. A cet instant précis, tout mal, toute peur m'est étrangère. Il me tire de mon extase en me disant te voilà  tu nous a manqué nous t'attendions et je réponds juste merci moi aussi papa.
Alors moi aussi je prend part au repas et me mets à rire avec mes frères et mes sœurs sous le regard de papa et maman.
C'est ma maison ! Celle où je retourne quand au dehors il fait froid et que j'ai peur.
Alors si toi aussi le gris de la vie te fait parfois frémir, viens m'y rejoindre quand tu en as besoin.
Il reste quantité de maisons libres pour celui qui veut y mettre ceux qui habitent son cœur.
J'y suis arrivé sur les conseils d'un monsieur admirable qui se nomme Capra.
Il m'y a accompagné en me prenant par le bras et m'a présenté nos voisins. Des gens formidables qui eux aussi cherchaient une maison.
Il habitent au numéro 35 se sont les Bailey, Georges et Madeleine Bailey.



vendredi 29 janvier 2016

La singularité

Bien avant le temps et l'espace, elle était présente.
Perdue dans le chaos primordial le créateur la libéra en lui disant soi ! Alors toute chose fut dans l'univers.
En un instant que nulle échelle ne peut mesurer, l'univers entier pris naissance et cette formidable explosion créatrice étendit la matière jusqu'aux confins de l'infini.
La singularité, c'est le nom que les hommes lui ont donné.
Depuis le berceau du monde de minuscules parties de la singularité furent projetées dans l'espace et jusqu'à la fin des temps elles vogueront à la recherche de celui qui les libérera.
C'est cet instant où tout bascule ; où tout devient possible.
Ce moment où à la faveur de ce qui est plus grand que nous, tout change et où l'on se met à vibrer avec l'univers tout entier.
C'est cet appel que l'on doit passer car quelque chose au fond de nous nous dit que ça peut tout changer, C'est cette improbable décision qui nous amènera vers un après dont on ignore tout mais qui doit être ainsi.
Chaque jour les particules voguent autour de nous, elle nous parlent dans la langue universelle, celle qui a existé au commencement.
Alors fermez les yeux et écoutez leurs voix.
C'est par amour que le monde fut créé et c'est dans cette langue que tout est exprimé.
Un regard bienveillant à l'autre et c'est le début de l'explosion qui donnera naissance à un empire.
Porter assistance à un orphelin et voici que le destin d'un rédempteur est scellé.
Alors vos rêves d'enfant ne deviendront jamais les regrets de votre maturité.
Mais ayez aussi à l'esprit que lorsque la poussière de la première étoile qui fut vous aura touché, elle aura juste retrouvée le chemin de ce dont elle faisait partie lors de la fondation du monde.
Ou alors peut être que lorsqu'elle nous touche ce n'est pas elle qui vient à nous mais nous qui retournons un peu chez nous.




jeudi 14 janvier 2016

Le premier matin du monde

Il avait veillé la nuit entière scrutant l'horizon attentif au miracle promis.
Les anciens lui donnaient en arabe le nom de "Khayt el abyad" le fil blanc.
Une infime lueur, le présage visible de l'inéluctable victoire de la lumière sur les ténèbres et c'est quand il faillit sombrer dans la torpeur que le signe se manifesta. Il contempla le pathétique combat de la nuit cherchant refuge dans les entrailles de la terre pour échapper à son tragique destin et au triomphe sublime de la lueur matinale sur le monde.
Il ferma les yeux après ce prodigieux spectacle et les ouvrit sur une aube telle qu'il n'en avait de mémoire jamais vécu.
Il contemplait la majesté de la création et ses yeux qui avaient naguère vu tant de noirceur, observaient à présent chaque chose, chaque créature comme les éléments indissociables d'un tout unique.
Il pouvait en toute chose voir l'éclat d'une miséricorde infinie, le sceau d'une promesse à jamais scellée. Le monde était comme au lendemain de sa création exempt de toute souillure, débarrassé de l'imposture de la civilisation.
Le sage qui l'avait recueilli lui avait enseigné que le salut pour un homme comme lui ne pouvait avoir lieu qu'en renaissant une seconde fois.
Il respira profondément pour emplir ses poumons de cet air nouveau et resta debout jusqu'à la défaite totale de la nuit.
Enveloppé de la lumière divine, il comprit que désormais il assisterait chaque matin au premier jour du reste de sa vie.

dimanche 3 janvier 2016

Merci pour cette année




Je voudrais souhaiter à tous les lecteurs une bonne et heureuse année 2016 et vous livrez quelques un de mes vœux :

Que 2015 garde prisonnier dans les filets du passé vos peines et vos douleurs.
Qu'un avenir meilleur s'écrivent sur les pages vierges du grand livre de la vie pour chaque créature.
Que la bienveillance devienne une nouvelle manière pour chacun d’appréhender autrui. 
Que le prodigieux spectacle de la nature nous encourage a agir pour sa sauvegarde.
Que lettre de la loi ne fasse pas oublier le cœur de la loi.
Que dans nos jugements nous soyons mesurés car cette avec cette mesure que nous serons jugés.
Que nous gardions a l'esprit qu'un repas modeste partagé vaut mieux qu'un festin de roi solitaire.

J'aimerai pour conclure emprunter les mots du regretté Walt Whitman : 

Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime…

 



vendredi 18 décembre 2015

De profundis

là où l'amour, la bienveillance et l'identité ont échoué, c'est à la médiocrité qu'on peut confier le périlleux chantier de l'unité.
Venez comme vous êtes à dit l'ami Ronald McDonald.
Faite juste le ménage dans vos méninges et le tour sera joué.
A quoi bon croire  quand il est si simple de se laisser aller ? car après tout vautré dans le pus de la banalité crasse, c'est juste l'esprit qui finit noyé.
A quoi sert cet encombrant compagnon qui incite à l’effort au détriment du réconfort.
Chez nous il fait chaud et c'est bon, Jaune, Noir, Blanc ont est tous cons.
Cède mon tendre ami à la capitulation et rejoint le monde  United color of Benetton.
Un univers où ton sur ton nous ferons de toi un gentil petit mouton bêlant le ouiiiiii le nonnnn au rythme des collections, oups! pardon nous voulions dire des saisons.
Ce sera toujours toi, certes débarrassé du nous mais toujours toi résumé à la somme des lieux communs qui font la pensée aujourd’hui.
Rêve avec nous mon ami du monde 2.0.
De ce futur proche où l'université sera remplacée par la café du commerce, où Mozart et Beethoven seront relégués au rang de reliques, Balzac et Céline finiront oubliés et où soldats et criminels par leurs uniformes uniquement seront différenciés.

La où aucune autre lumière ne pourra briller

Le chant de la nation avait retenti par delà les nuées.
Tous observaient maintenant l'horizon. La mine grave, ils savaient tous qu'une aube nouvelle arrivait.
Rien ne serait plus comme avant.
Apporterait elle joie et félicité ? Nul n'en jurerait pour l'instant.
Swan Jim, le visage fermé, écouta en silence le nom des victimes s'égrainer lentement,  un à un comme pour laisser à chacun le temps de s'envoler vers le ciel gris de ce matin de novembre.
Son âme, avançait maintenant sur la mince poutre de la raison en équilibre entre les précipices de la colère et du désespoir.
La minute de silence touchait à sa fin et il aurait voulu à cet instant, délivrer sa poitrine nouée d’angoisse par un hurlement de rage. Il balaya la foule du regard comme pour disperser les sombres pensées qui encombraient son esprit et s’arrêta sur un couple, c'étaient les parents d'une des victimes.
Leurs visages graves exprimaient une douleur infini, une peine infini et sans y réfléchir il se dirigeât vers eux sans même savoir ce qu'il leur dirait.
Il approcha d'eux mais fut incapable de prononcer le moindre mot.
Il resta figeait devant eux sans pouvoir agir jusqu'au moment ou la femme le prit par le bras.
Elle planta son regard dans ses yeux hagard et lui dit merci.
Elle n'exprimait aucune haine, aucune colère juste une immense tristesse.
Il ne put rien répondre et souri comme il le pu à cette bienveillance dont il aurai tant voulu être l'artisan.
Il s'éloigna l'esprit confus en fixant au loin ces gens d'une force et d'une dignité telle qu'elles avaient fait naître en lui une petite lueur au milieu des ténèbres.
Il s'était rendu à cet hommage avides d'un absolu obscure mais en repartait sur d'une choses.
Sans la foi, en l'autre, en ce qui unit un même genre, nul besoin de la perte d'un enfant ; un regard
suffira à  éteindre l’humanité.

jeudi 27 août 2015

Soumeya

Elle s’asseya sur la pelouse du parc et s'adossa à un arbre.
Là dans ses bras, Hayat sa petite fille, dormait d'un sommeil si lourd que les cris des enfants alentours génèrent à peine.
Les branches du saule, formaient au dessus d'elle une voûte protectrice qui filtraient des rayons du soleil juste ce qu'il fallait pour réchauffer ses soixante seize ans.
Tout en berçant Hayat, elle observait les hommes qui plus loin discutaient avec les autorités à grand renfort de gestes, tantôt menaçants, tantôt suppliants.
Un des jeunes du village avait prit avec lui sa guitare et là non loin d'elle il se mit à jouer.
La douce mélodie l’entraîna loin des joutes oratoires des hommes et elle regarda le paysage de ce bel après midi d’Août.
Elle fixa l'horizon là où le ciel et la terre se rencontrent comme deux chastes amants cherchant le refuge des amours interdits.
elle ferma les yeux et s'assoupie.
La musique du jeune homme l’entraîna vers des lieux familiers et elle reconnue les rues de Homs.
De la boutique de son cousin Hamza le cordonnier elle pouvait entendre le marteau qui battait le cuir et sentir l'odeur de la colle qui embaumait.
Elle s'approcha doucement et vit Ali qui se précipita hors du magasin et la serra dans ses bras.
Oumi Oumi comme tu m'a manqué.
Mon fils, c'est bien toi ?
Oui oumi c'est bien moi tu me rejoins enfin.
Mais ou suis je ?
Tu es chez nous maman, c'est fini tout est fini.
Ils sont tous là maman, Leila, Samir et papa ils vont être fou de joie quand il te verront.
Assied toi maman je vais les chercher.
Non.
Non mon fils vient, vient près de moi.
Elle ferma les yeux avec force et se mise a pleurer, mon amour que n'étais je là pour te protéger le jour ou ils sont venu.
Elle le prit et se mise à le serrer dans ses bras aussi fort qu'elle le pût.
Toi mon tout petit mon dernier, pardonne moi, pardonne moi je n'étais pas là quand ils sont venus.
Tu n'aurais rien pu faire maman, ils n'épargnaient personnes n'y les femmes n'y les vieillards n'y les enfants. Papa a bien tenté de protéger Leila mais il n'a rien pût faire.
Mais ça n'est rien car ici c'est comme avant, plus de pleures plus de peurs et on y est pour toujours.
Elle l'aurait voulu plus que tout, mais elle le serra une dernière fois et lui dit à bientôt mon fils.
Elle ouvrit brusquement les yeux, juste à temps pour voir Hayat se réveiller.
De Samir son aîné la petite avait héritée les yeux.
Elle prit dans le petit sac estampillé HCR une sucette à la fraise que la fillette attrapa en souriant.
La route sera encore longue depuis la Hongrie vers l'Allemagne.
A Cologne, elle y retrouverait un neveu qui avait réussit aux dernières nouvelles à s'y installer.
Son martyr pourrait y prendre fin.
Mais avant, elle devait s'assurer que Hayat aurait un avenir et, qu'elle serait celle qui raconterait un jour à ses enfants que sa grand mère Soumeya avait existé.

dimanche 5 juillet 2015

Civilisation contre Barbarie

Le soleil était déjà haut lorsque le bruit du klaxon le réveilla. Il tira sur sa couverture pour libérer son visage et regarder cette masse grouillante qui accélérait le pas dans toutes les directions. Les uns s'extirpaient de la bouche de métro suffoquant et haletant en quête d'air frais quand d'autres y pénétraient la mine résignée, contraint d'affronter la chaleur de ce royaume souterrain ou les désagréments habituels étaient exacerbés par la canicule écrasante de ces derniers jours. La ratp avait été pourtant prévoyante, elle offrait à ses usagés des rafraîchissement pour soulager la chaleur intolérable mais rien ne semblait pouvoir apaiser la souffrance des voyageurs.
Il se redressa avec difficulté pour s’asseoir et chercha à taton derrière lui la bouteille d'eau qu'un passager compatissant lui avait offert. Il fit couler au creux de sa main l'eau tiède et la passa lentement sur son visage.
Aurait il comme hier, à la faveur d'un remord fugace, la chance de voir un passant lui déposer au creux de sa casquette ce ticket restaurant salutaire ?
Il se lèverait alors et irait jusqu'au coin de la rue Lepic et du boulevard de l’hôpital pour acheter un kebab. Il épargnerait la moitié pour le soir, mais surtout il rêvait encore de cette bière fraîche de la veille ; blondeur au parfum amère qui soulage l'instant sans promesses à venir.
Déjà deux heures mais toujours rien.
La croix lumineuse de la pharmacie affichait maintenant "Jeudi 3 Juillet 14:38 39,7°".
Était ce la faim, la soif ou la chaleur mais le monde exécutait devant lui une danse enivrante qu'il tenta de commenter par des paroles, censés pour lui mais incohérentes au sortir de sa bouche.
Barbare!
Barbare!
Mais les cortèges sans fin d'incroyants lui jetèrent des regards interloqués pour les plus compatissant.
Il s'allongea à nouveau sur son carton et répéta en pleurant: barbare !
Il déborda sans s'en rendre compte sur le trottoir et les passants l'enjambèrent à la manière d'un obstacle qui barrait la route à leur destinée active.
Il regarda le ciel et continua à répéter : barbare!

lundi 15 juin 2015

l'océan sans mémoire


C'est aux portes du Nefoud, que les bédouins appellent aussi l’enclume qu'il fût abandonné.

Là, devant cette étendue martelée par le soleil, là dans cet océan de sable sans horizon, là où le néant côtoie l'infini, allait débuter la véritable épreuve de son existence.
Lui le marchand d'esclaves, lui le criminel honni de tous, lui qui avait juré vengeance à ses juges, se trouvait face à son destin.
Dépouillé des apparats de la vie terrestre, il était livré aux bras impitoyables du soleil qui dans leurs étreintes passionnées brûlent les chaires des amants malheureux et brisent les rêves d'issues.
Il se retourna une dernière fois pour observer les remparts de sa ville, gravant à jamais dans son esprit l'image de son passé  et débuta alors sa marche vers l'inconnu ou chaque pas, chaque regard porté à l'horizon le rapprochait d'un lieu qui n'existe que dans le cœur de celui qui espère l'impossible.
La haine au cœur et la mâchoire serrée, il se jura de revenir pour faire payer au monde son infortune.
Mais après trois jours de marche, ses propres yeux le trahissaient.
Il apercevait au loin, des caravanes de marchands qui s'évanouissaient à son appel dans les vapeurs brûlantes du désert.
Le rire moqueur du vent venait piétiner ses espoirs de salut et lui rappeler que ses seuls compagnons seraient la morsure de la faim et le baiser brûlant de la soif.
La nuit, le rire du vent se transformait en complainte et hurlait à ses oreilles des récits de regrets, d'actes manqués et de questions sans réponses.
Il se mit à sourire et brusquement un rire de dément s'empara de lui, déformant son visage. Il hurla alors un torrent d'insultes au ciel comme pour défier le destin ; mais seul le sifflement du vent vint lui répondre.
Le rire se transforma en sanglots et les larmes jaillirent. Ses yeux humides observaient maintenant le ciel suppliant qu'on lui donne la chance du retour.
Ses vaines supplications l’entraînèrent vers le sommeil et dans le songe il trouva cet oasis improbable qui offre à l'égaré l'ombre salutaire du dattier et l'eau rafraîchissante du puits.
Mais à l'aube, le rêve pris fin quand le soleil  frappa ses paupières pour lui rappeler la cruelle réalité.
Il se leva et avança droit devant lui hagard.
La colère, le désespoir, la rancœur l'avaient quitté.
Il avançait maintenant comme dépouillé de tout, s'en remettant à qui voudrait comme un amnésique cherchant le chemin de sa maison.
Et, c'est arrivé aux limites des forces humaines, qu'il s’effondra sur le sable.
L’alcool du désert, avait nettoyé son âme.
Il sentit une ombre sur lui et une main vint se poser sur son front.
Était ce la mort ?
Il s'éveilla sous la tente d'un caravanier.
L'homme qui lui faisait face, avait le visage buriné et fort de ces marins qui traversent les étendues de sable d'une rive à l'autre du désert.
Quel est ton nom l'ami ?
Mon nom ?
Oui tu as bien un nom ?
Je l'ignore, je sais juste que je marchais dans le désert.
Et bien, que peux bien faire un homme sans nom dans le Néfoud ?
Je l'ignore.
Tu es un homme à la destinée bien curieuse mon ami, choisi ton nom car je jure par celui qui tiens ma destiné entre ses mains, qu'un homme qui à traversé le Néfoud a le droit de choisir son nom et une destinée tout aussi nouvelle.




samedi 30 mai 2015

La matrice enchantée

C'était une de ces après-midi pluvieuse de mai où la clarté du printemps semblait disputer à la pénombre automnale un droit de cité crépusculaire sur la ville .
Les soubresauts de la route mêlés aux heures de fatigue l'avaient plongée  dans une douce léthargie.
Le sifflement du frein la tira de sa torpeur doucereuse, et elle put voir par la fenêtre embuée qu'elle était arrivée à destination.
Elle descendit les trois marches du bus et leva le regard sur la tour de douze étages où elle vivait avec ses enfants depuis 2001.
La plaque de plexiglas taguée indiquait "Cité des rossignols".
Elle se dirigea  vers son bâtiment où une dizaine d'adolescents canette de bière à la main semblaient défendre l'entrée de la tour comme des sentinelles défendant un fort.
L'un d'eux sans même lever le regard sur elle, ouvrit la porte métallique à la vitre brisée pour la laisser entrer à la manière d'un cerbère sélectionnant les ayants droits au passage .
Elle pénétra dans le hall, et vérifia sa boite aux lettres qui ne contenait rien à l’exception des tracts sur papier glacé proposant pour l'achat d'une pizza la deuxième à moitié prix.
Elle se dirigea vers l'escalier et commença son ascension des cinq étages qui la séparaient de son appartement, il y a bien longtemps qu'elle n'espérait plus l’ascenseur.
Elle louvoyait sur les marches pour éviter les flaques d'urine dont l'odeur rance ne la gênait même plus.
Elle avait été dans les premiers mois obligée d'appliquer sur son visage un mouchoir imbibé de lavande, mais le temps a la vertu de rendre les nez les plus délicats insensibles aux fragrances les plus abjectes.
Le tour de clés dans la serrure donna l'alerte à la maisonnée et comme à son habitude sa benjamine de neuf ans vint à sa rencontre.
L'intérieur tranchait singulièrement avec le palier.
L'entrée donnait sur un couloir impeccable qui ventilait vers les chambres et qui aboutissait au salon, principale pièce où trônait la lourde table de chêne donnée par sa mère, bien le plus précieux qui les avait suivi durant leurs différents déménagements.
Elle y posa ses clefs et prit sa fille dans ses bras.
- Où sont tes sœurs ma chérie ?
tout en mordillant un capuchon de stylo elle répondit : dans la chambre !
Elle ouvrit la porte et vit ses deux plus grandes, l'une affairée sur son portable et l'autre en plein tchat sur un réseau social.
- Ça va les filles ?
Sans lever le nez de leurs écrans elles répondirent sans conviction un "ouai" qui trahissait leur empressement à voir se refermer la porte.
Elle exécuta l'ordre qu'elle avait deviné et courut à la cuisine pour préparer un dîner avec ce que la grâce du réfrigérateur lui offrirait.
Le repas fini elle débarrassa la table et mit au lit la petite  ; elle n'espérait plus l'aide des deux grandes qui le ventre plein s'étaient à nouveau réfugiées dans leur chambre maudissant pour l'une son refus pour un nouveau portable et pour l'autre de ne pouvoir proposer à son petit ami une nuit chez elle.
Devant le miroir de sa salle de bain, elle commença à démaquiller ses yeux qui naguère avaient été si jolis mais que des nuits de sanglots avaient cernés aussi sûrement que l'eau salée érode les coques des navires abandonnés.
Pourrait elle à nouveau plaire ?
En avait elle juste envie ?
Les espoirs de secondes chances, sont les prières de ceux qui croient encore à la rédemption.
Elle, avait opposée aux décrets du destin un fatalisme résigné nourri par la lâcheté des hommes dont le courage pouvait se mesurer à l'aune du silence coupable à ses appels, dont ils faisaient preuve, une fois l'objet de leurs désirs obtenu.
Restait pour elle le royaume de la nuit où à la faveur du songe elle devenait à nouveau cette belle jeune fille amoureuse d'amour.
Là dans les limbes Mab lui contait ces histoires de palais où la pantoufle exauce les souhaits.
Demain ne serait pour elle qu'un jour de plus dans le purgatoire de l'existence où les beaux contes s'évaporent comme la rosée chauffée aux rayons du soleil printanier.


NOCRA

Il est dans un océan de peine traversé par des courants d'épreuves, une île merveilleuse du nom de NOCRA.
Elle ne figure sur aucune carte ;  elle est pourtant bien réelle mais n’apparaît qu'a celui qui est élu. L'humble peut la trouver mais elle se cache à la quête du présomptueux.
Elle est couverte d'une forêt d'arbres majestueux aux feuillets fait de lumière.
Y sont écrits des mots de vérité et de toute éternité.
Le sage y trouve patience et l'érudit le fruit de la connaissance. Pour celui qui y arrive l’âme endolorie, y est inscrit :  " ceci est un remède et une miséricorde ", et à celui dont le passé est lourd que ;  "Miséricorde s'étend sur toute chose".
Nul ne peut l'explorer en une vie car elle est à la dimension des espérances de celui qui la parcoure.
Bien des visiteurs y ont posé le regard, avide d'en faire le tour, mais "le regard leur est revenu frustré d'impuissance".
Le vent dans les feuillets, psalmodie à l'oreille du repentant les devises éclairées venues du tout vivant qui rappelle que la vie est sacrée et qu'a "toute chose mesure doit être donnée".
Alors quand la brise se lèvera:  "faite silence et écoutez afin que miséricorde vous soit accordée".
A l'indigent rassasié qu'elle aura recueilli, elle dit:  part, riche d'une partie de moi et reviens quand à nouveau la faim t’assaillira.
Invoque moi par la parole consacrée et par la permission du créateur de toute chose, j'apparaîtrai.

jeudi 14 mai 2015

La salle d'attente

Il pénétra dans l'immeuble l'angoisse au corps et la démarche mal assurée.
La lourdeur de ses cinquante huit ans pesait sur ses épaules comme pèsent sur les étagères des bibliothèques les beaux livres reliés de cuir qui ne sortent jamais et pourtant combien loquace ils auraient été si on les avait ouverts.
La voix teintée d'une gêne toute provinciale et le ton trop bas, Il se présenta à l'accueil et récita à l'hôtesse son nom et l'objet de sa présence à la manière d'un enfant de paysans se présentant à l'entrée d'une grande école de la ville.
Le sourire grenat de la jeune fille mêlé à un discret parfum de lavande le replongea dans un monde qu'il avait jadis connu mais il y a si longtemps.
Il prit place sur l'un des fauteuils de cuir et passa sa tenue en revue.
Il portait un costume de flanelle grise, seul rescapé d'un passé confortable et relique d'une carrière brillante qui avait depuis une dizaine d'années emprunté le sentier obscure de ceux qui devenu trop vieux devaient céder leur place aux fringants trentenaires armés de sourires carnassiers et de smartphones.
Il avait prétexté un rendez vous galant pour emprunter à l'un de ses amis une chemisette de marque et quelques gouttes d'un parfum trop cher pour lui à l'image d'une cendrillon usurpant sa condition pour s'assurer l'entrée d'un bal où la pacotille et le clinquant sont les gages de ceux qui sont bien nés.
Il n'avait malheureusement pas trouvé le moyen de lui emprunter sa serviette de cuir et dut se contenter d'une pochette de plastique où il avait soigneusement rangé son CV et sa lettre de motivation comme l'aurait fait un hobereaux de ses titres de noblesse pour attester de son droit à jouter avec les chevaliers de la cour.
La porte du DRH s'ouvrit comme celle du purgatoire de Dante ; apparut alors un quadragénaire aux dents trop blanches et au teint hâlé qui l’invita à entrer.
Il se leva et prit garde à dissimuler en tirant sur sa manche sa montre de quartz qu'il jugeait indigne de ce rendez vous et répondit à son interlocuteur un révérencieux : "bonjour monsieur le directeur".
Ayant passé le pas de la porte, son claquement résonna dans sa tête comme l'aurait fait le marteau d'un juge prêt à annoncer sa sentence.
Il s'avait qu'allait avoir lieu le moment fatidique où à la faveur d'un avis, pourrait se dessiner devant lui la fin de carrière honorable qu'il espérait ou s'abattre la phrase consacrée :

"Votre candidature est intéressante, mais nous n'avons hélas pour le moment aucun poste qui puisse vous correspondre."

mardi 7 avril 2015

Bébé à vendre


C'est en gros le fait divers dont les médias ont fait des gorges chaudes ce matin.
Pour rappel des faits, un couple de Roms, a cédé contre huit milles euros et une BMW d'occasion sa petite fille encore nourrisson.
Si l'événement ne manque pas de tragique voir de sordide, il à attiré à sa suite la cohorte des pharisiens habituels.
Cette foule d'enragés ce succédant sur les ondes pour crier à mort sur des parents si indignes à leurs yeux, cette multitude pierre à la main prête à lapider les coupables.
Autant d'ardeur à dénoncer force l'admiration !
Appeler une antenne de radio en plein trajet ou depuis son travail pour exprimer son indignation révèle sans aucun doute d'un très haut niveau de moralité.
On se rêve à penser d'un monde ou la bonté et le pardon auraient autant de place que la Némésis vengeresse dans la morale collective.
Un monde ou bien sur l'acte est jugé mais ou les causes de cet acte seraient également sur le banc des accusés.
Qui pense qu'on puisse vendre la chair de sa chair sans avoir touché les profondeurs obscures.
La justice veut que ce couple si condamnable soit il ait un procès équitable.
Et pas d'équité sans la présence des complices.
La misère, le désespoir, les financiers de tout bord, les patrons voyous, les consommateurs sans étiques, les citoyens aveugles ont autant leur place dans le box des accusés que ce couple.
Parrainer un enfant reviens déduction fiscal faite à douze euros par mois.
Si vous êtes du nombre de ces bonnes âmes qui ont vociféré ce matin sur les ondes pour condamné ces pauvres gens et que dans le même temps vous ne soyez associés à aucunes causes pour soulager la misère de ce monde, et bien estimé le prix de votre morale.
Non inutile de l'estimé au prix de l'or ou de l'argent, cherchez plutôt dans le fond de votre poche car son prix ne dépasse pas la dizaine d'euros.
Ils en faudra d'avantage pour vous racheter.
Vous vous émouvez et vous scandalisez du sort de cette enfant quand ça ne vous coûte que le prix de l'air.
Ou est votre émotion quand vous passez la mine dégoutté devant leur camps d'infortune.
Vous êtes vous déjà arrêté pour échanger avec eux, pour leur parler comme à vos semblables qu'ils sont, hypocrite que vous êtes ?

"Pardon, miséricorde, justice, vous fermez le royaume des cieux aux autres et vous n'y entrez pas vous même.
Vous êtes comme des sépulcres blanchis, beaux à l'extérieur et plein de toutes sortes d’impuretés au dedans
Race de vipère,  comment échapperez vous au feu de la géhenne ?" JESUS sws

Mais si toutefois et je gage que vous êtes plus nombreux que ces faux vertueux, vous êtes de ces gens qui allégeaient le fardeau des plus démunis, alors de grâce gardez vous de tout jugement mais redoublé d’efforts pour bâtir un futur meilleur.

Et si ma supplication ne vous convint guère "alors que celui qui n'a jamais pêché leur jette la première pierre."

samedi 21 mars 2015

Une bibliothèque disparait


Ils sont de ceux dont on parle au passé.
Leurs cheveux d'argent soigneusement peigné, sont les témoins des années oubliées.
Ils rythment leur vie au grès d'habitudes comme pour conjurer ce futur trop étroit pour eux.
Ils savent qu'ils sont entrés dans la demeure où le jour baisse.
Ils se rappellent du temps jadis où on s'adressait à eux avec respect.
Aujourd'hui plus de dialogue, juste un chuchotement agacé derrière la porte.
Celui du fils au téléphone disant à sa sœur "c'est ton tour ce weekend d'aller les voir."
Ils feindront de ne pas avoir entendu, et diront "embrasse les enfants et sois prudent."
A nouveau seul dans la maison, ils dîneront entourés des photos au mur attestant qu'ils ont existé.
La symphonie prend fin et voici qu'approche le requiem.
Et venue l'heure où la voiture ne sortira plus du garage.
Et où on décidera pour eux d'un dernier voyage.
On utilisera à nouveau la vieille valise de carton qui les accompagnera vers la demeure du crépuscule.
Celle ou ces femmes habillées de blanc leurs diront chaque matin :
"Alors comment va t'on aujourd’hui ?"
Et après chaque visite des leurs enfants,
Ils espéreront que sera redouté et non attendu,
Cet appel qui dira qu'ils ne sont plus.


mardi 17 mars 2015

Paysans !



La terre !
Certains en sont pétris, c'est même leurs vies.
Ceux qui nous donne la délectation par la sélection.
Ils saluent le soleil quand il se lève et redoublent d’efforts pour  finir avant l'étreinte de la nuit.
Ils sont de ces gens qui parlent peu et dont peu parlent.
Et pourtant sans eux point de salut pour les bavards.
Pour eux pas d'honneurs, n'y de statues n'y d'oripeaux, juste parfois quelques lignes dans les journaux.
Ils grattent pourtant la terre, sans jamais de cessent n'y jours de repos.
Car il faut veiller sur le bétail pour nourrir les veaux.
Pourtant à certain d'entre eux il est arrivée de semer et de ne rien récolter.
La corde attend dans la grange pour mettre fin aux sillons arides qui mènent vers le refus des usuriers.
Et de la part de la société pas même une pensée pour prix de nos denrées.
Si une émission de télé, pour les faire passer pour des crétins, des abrutis, des benêts.
L'amour est dans le prêt nous à ton dit.
Oui il est dans le près, mais hors caméra.
Ils sont les amants d'une belle sans cesse féconde, et ont assez d'esprit pour nous offrir à nous pauvres impuissants les fruits de cet amour.
Sel de la terre, nous vous devons la civilisation et nos lendemains.
Que le créateur bénisse ces mains courageuses qui chaque jour pétrissent cette terre pour notre bonheur à tous.
Merci à vous damnés de la terre,  filles et fils de la pluie et du vent.
Pouvons nous vous faire plus bel hommage, qu'en respectant le fruit de votre travail et en appréciant chacun de vos aliments.
A jamais nous sommes vos débiteurs et comme le dit le proverbe :

"Si derrière la charrue il n'y avait pas un paysan il ne pousserait que misère et chiendent."
Citation du Commandeur.