dimanche 14 février 2016

Quand j'habite au 34 avenue des Sycomores

Quand les boulevards pluvieux de ma vie m'égarent au sein de mon âme, je cherche alors le chemin qui mène à l'avenue des Sycomores. A mesure que je remonte cette avenue la pluie se calme et le soleil se fraie un passage discret entre les branches des allées d'arbres.
Devant chaque maison, il y a une pelouse où les enfants ont laissé leur vélo et leur trottinette.
Je pousse le pas et arrive devant le numéro 34. Sans m'être complètement inconnue, cette maison n'est jamais tout à fait la même. La grosse porte marron est entre ouverte et je la pousse. J'arrive dans un corridor au sol carrelé de blanc et d'orangé. Sur la gauche il y a un grand escalier de bois vernis, je m'y attarde un instant et le touche en fermant les yeux. Alors me reviennent du fond de ma mémoire, des souvenirs de jeux et de rires. De la cuisine qui est en face, une odeur de pain qui cuit me replonge dans un amour et un bien-être qui m’enivrent presque quand soudain une femme apparaît. Elle a les bras chargés d'un plat et me regarde en souriant. Elle porte une robe de coton bleu et ses cheveux sont remontés de part et d'autre d'une barrette de bois, je sais que c'est ma mère. A chacune de mes visites, son age est celui dont j'ai besoin. Elle a parfois 75 ans et me rassure, elle a parfois 50 ans et me conseil, elle en a parfois 30 et me console. Je tourne la tête vers la droite car elle m'invite à entrer dans la salle à manger. Je la suis et là autour de la table des enfants y sont réunis. je les reconnais ce sont mes frères et mes sœurs qui se régalent du repas en riant. La tête de table est occupée par un homme. Il porte une chemisette de lin beige sur des épaules puissantes et sa chevelure brune brille.
Il reste une chaise libre entre l'un de mes frères et l'une de mes sœurs et je vais pour y prendre place sans quitter l'homme du regard dont j'ignore encore le visage mais que je sais connaitre. C'est mon père. Il pose sur moi un regard d'un amour infini et me sourit. A cet instant précis, tout mal, toute peur m'est étrangère. Il me tire de mon extase en me disant te voilà  tu nous a manqué nous t'attendions et je réponds juste merci moi aussi papa.
Alors moi aussi je prend part au repas et me mets à rire avec mes frères et mes sœurs sous le regard de papa et maman.
C'est ma maison ! Celle où je retourne quand au dehors il fait froid et que j'ai peur.
Alors si toi aussi le gris de la vie te fait parfois frémir, viens m'y rejoindre quand tu en as besoin.
Il reste quantité de maisons libres pour celui qui veut y mettre ceux qui habitent son cœur.
J'y suis arrivé sur les conseils d'un monsieur admirable qui se nomme Capra.
Il m'y a accompagné en me prenant par le bras et m'a présenté nos voisins. Des gens formidables qui eux aussi cherchaient une maison.
Il habitent au numéro 35 se sont les Bailey, Georges et Madeleine Bailey.



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