vendredi 18 décembre 2015

De profundis

là où l'amour, la bienveillance et l'identité ont échoué, c'est à la médiocrité qu'on peut confier le périlleux chantier de l'unité.
Venez comme vous êtes à dit l'ami Ronald McDonald.
Faite juste le ménage dans vos méninges et le tour sera joué.
A quoi bon croire  quand il est si simple de se laisser aller ? car après tout vautré dans le pus de la banalité crasse, c'est juste l'esprit qui finit noyé.
A quoi sert cet encombrant compagnon qui incite à l’effort au détriment du réconfort.
Chez nous il fait chaud et c'est bon, Jaune, Noir, Blanc ont est tous cons.
Cède mon tendre ami à la capitulation et rejoint le monde  United color of Benetton.
Un univers où ton sur ton nous ferons de toi un gentil petit mouton bêlant le ouiiiiii le nonnnn au rythme des collections, oups! pardon nous voulions dire des saisons.
Ce sera toujours toi, certes débarrassé du nous mais toujours toi résumé à la somme des lieux communs qui font la pensée aujourd’hui.
Rêve avec nous mon ami du monde 2.0.
De ce futur proche où l'université sera remplacée par la café du commerce, où Mozart et Beethoven seront relégués au rang de reliques, Balzac et Céline finiront oubliés et où soldats et criminels par leurs uniformes uniquement seront différenciés.

La où aucune autre lumière ne pourra briller

Le chant de la nation avait retenti par delà les nuées.
Tous observaient maintenant l'horizon. La mine grave, ils savaient tous qu'une aube nouvelle arrivait.
Rien ne serait plus comme avant.
Apporterait elle joie et félicité ? Nul n'en jurerait pour l'instant.
Swan Jim, le visage fermé, écouta en silence le nom des victimes s'égrainer lentement,  un à un comme pour laisser à chacun le temps de s'envoler vers le ciel gris de ce matin de novembre.
Son âme, avançait maintenant sur la mince poutre de la raison en équilibre entre les précipices de la colère et du désespoir.
La minute de silence touchait à sa fin et il aurait voulu à cet instant, délivrer sa poitrine nouée d’angoisse par un hurlement de rage. Il balaya la foule du regard comme pour disperser les sombres pensées qui encombraient son esprit et s’arrêta sur un couple, c'étaient les parents d'une des victimes.
Leurs visages graves exprimaient une douleur infini, une peine infini et sans y réfléchir il se dirigeât vers eux sans même savoir ce qu'il leur dirait.
Il approcha d'eux mais fut incapable de prononcer le moindre mot.
Il resta figeait devant eux sans pouvoir agir jusqu'au moment ou la femme le prit par le bras.
Elle planta son regard dans ses yeux hagard et lui dit merci.
Elle n'exprimait aucune haine, aucune colère juste une immense tristesse.
Il ne put rien répondre et souri comme il le pu à cette bienveillance dont il aurai tant voulu être l'artisan.
Il s'éloigna l'esprit confus en fixant au loin ces gens d'une force et d'une dignité telle qu'elles avaient fait naître en lui une petite lueur au milieu des ténèbres.
Il s'était rendu à cet hommage avides d'un absolu obscure mais en repartait sur d'une choses.
Sans la foi, en l'autre, en ce qui unit un même genre, nul besoin de la perte d'un enfant ; un regard
suffira à  éteindre l’humanité.